Le billet de Marie-Gabrielle Miossec Le billet de Marie-Gabrielle Miossec
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Alors que « le peuple des gilets jaunes » veut faire entendre sa (ses) voix, et que le Président lui propose une grande « palabre » nationale, la (les) voix des agriculteurs tend à se perdre autant dans les médias qu’auprès des élus de la République.
Trois illustrations parmi tant d’autres : la première, à la radio nationale France Inter, un défenseur de la réintroduction des ours n’hésitait pas, ce 1er janvier, à commenter que seul le manque de protection expliquait la prédation du plantigrade. Ou des loups. En bref, il prétendait, sans être contredit lors de cette émission, que les attaques surviennent quand les bergers ne font pas leur travail de gardien du troupeau.
Deuxième exemple : désormais, le groupe de députés qui réclame des lois très protectrices pour les animaux, réunit tous les bords politiques. Néanmoins, il semble très peu attentif à la parole des éleveurs quasi absente de ses colloques.
Enfin, troisièmement, une surprise : l’appel à défendre les abeilles, paru dans le journal Le Monde du 24 décembre dernier, a été lancé par 35 députés Les Républicains. Les repères anciens, y compris politiques, s’estompent à la faveur de la multiplication des débats sur l’agriculture conventionnelle et sur l’élevage.
Tant mieux si cela place l’agriculture et l’alimentation au cœur des enjeux sociétaux. Mais comment dépasser les affirmations radicales et péremptoires sur l’environnement ou l’élevage ? Comment ne pas être choqué par les chiffres utilisés le 3 janvier dans l’appel de 500 personnalités qui prônent un lundi sans viande, en reprenant la littérature de l’association L214 ? Comment repérer les relais et les élus qui veulent bien débattre de la réalité de chaque argument avancé ? Il s’agit assurément pour les agriculteurs de percevoir les demandes que formule la société. Mais aussi de montrer la complexité de tout système de production et les interactions avec la nature. En un mot, de faire entendre eux aussi leur(s) voix, avec des arguments solides et fouillés.
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